Durant la Première Guerre mondiale, l'armée française a fait environ 500 000 prisonniers de guerre, essentiellement des Allemands. C'est pendant la guerre de mouvement, donc essentiellement à l’automne 1914 puis en 1918 que les captures sont les plus nombreuses, car la grande masse d'hommes alors rassemblée permet de se saisir de groupes entiers de combattants. Après six semaines de guerre, à la veille de la bataille de la Marne, 250 officiers et 13 500 soldats allemands sont entre les mains de l'armée française, auxquels s'ajoutent 25 000 hommes lors de la contre-offensive de la Marne, et encore 40 000 captifs à la mi-octobre. Au 1er janvier 1915, La France détient 47 500 Allemands dont 750 officiers et au 1er juin 1916, 95 000 hommes de troupes et 1500 officiers. En effet, d'autres captures – moins nombreuses il est vrai - ont lieu pendant la guerre de position : ainsi 11 000 Allemands sont faits prisonniers lors de l'offensive de Verdun en 1916. Ces captures massives prennent totalement au dépourvu l’État-Major français qui n'a prévu aucune organisation, aucune structure pour les accueillir et les garder, d'autant que la guerre ne doit durer que quelques semaines.La priorité de l'Etat-Major n'est pas alors de planifier le déplacement des prisonniers de guerre dans ces moments de combats intenses et de mouvements militaires rapides. Les captifs sont donc conduits vers l'arrière par des soldats qui les encadrent, ce qui soustrait, même pour une courte durée, des militaires aux combats dans ces moments décisifs. Un service des prisonniers s'organise néanmoins dès que l'idée d'une guerre courte disparaît et le nouveau statut juridique du prisonnier de guerre doit être respecté car la France est signataire des Conventions de La Haye.