La franchise postale décrétée le 3 août 1914 ne concerne ni les paquets ni les colis. Ceux-ci restent soumis à des tarifs élevés, qui ne rebutent cependant pas les familles. Pour preuve, au commencement de décembre 1914, près de 30 000 paquets sont échoués au BCPM pour des destinataires « n’ayant pu être atteints », preuve d’une réelle activité : ce mois-ci, un total de 150 000 à 200 000 paquets-poste suit la voie de la Poste civile pour monter vers le front via le BCPM. L’allongement du conflit amène l’Etat à étendre la franchise par bribe au profit des volumes. Premier geste en faveur des familles nombreuses et bénéficiaires des allocations militaires, auxquelles la loi du 22 juin 1915 offre l’envoi mensuel d’un colis recommandés jusqu’à 1 kg. 
La loi du 15 décembre 1915 donne une toute autre ampleur à cet élargissement puisque elle confère la gratuité pour l’envoi à tous les militaires d’un colis ou d’un paquet de 1 kg, pour Noël 1915, et pour le jour de l’an 1916. Cette courte période est critique pour la Poste civile qui fait remonter un pic de 590 000 paquets quotidiennement au BCPM lors de la dizaine des fêtes. Contraintes par la popularité de cette mesure, les autorités la maintiennent en 1916, 1917, et 1918. Cette dernière année, la pratique étant devenus si popularisée, la Poste est obligée de canalisée l’élan afin de ne pas être définitivement submergée. Par classement alphabétique établi selon les jours de décembre, les envois sont organisés ainsi pendant les heures normales d’ouverture des bureaux ; les 10 et 11 décembre : destinataires à initiales A et B ; 12,13 et 14, initiales C à E ; 15, 16 et 17, initiales F à K ; 18, 19 et 20, initiales L et M ; 21, 22, 23, initiales N à Q et 24, 25, 26, initiales R à Z. Ces paquets gratuits ne pouvaient être recommandés.  

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